Editions France-Empire, 1958
Comme son titre l’indique, ce livre est avant tout consacré aux premiers satellites artificiels, Spoutnik 1 et 2 : caractéristiques, choix de l’orbite, perspectives, accueil du public, tout est passé en revue. Mais l’intérêt de l’ouvrage ne réside pas simplement dans ce dossier technique.
Fier de son héritage, Youri Sourine consacre un intéressant chapitre aux travaux de Tsiolkovski et, confiant en l’avenir, il énumère les projets en cours dans la Conquête des mondes cosmiques (c’est-à-dire essentiellement la Lune et Mars). Pour donner un exemple de ces projets, voici un extrait consacré à une petite chenillette-exploratrice, qui ne manquera pas de faire penser à d’autres robots :
« L’idée maîtresse de M. Khlebtzevitch est donc d’envoyer une fusée guidée qui, arrivée à destination, ferait sortir de son flanc une chenillette. Munie de toutes sortes d’instruments et d’appareils, celle-ci serait en fait un véritable laboratoire qui nous transmettrait par radio les résultats des mesures et des observations. Elle serait équipée également d’une caméra de télévision analogue à celles qu’on utilise pour les reportages hors studio, ce qui présenterait une double utilité : d’une part, en se déplaçant à la surface de la Lune , la chenillette nous enverrait un documentaire sur ce monde inconnu, et de l’autre, les savants restés sur la Terre pourraient, grâce aux images reçues, la guider en choisissant l’itinéraire le plus avantageux.» Youri Sourine, 1958
Au fil de la lecture, l’auteur nous plonge au cœur de l’Union Soviétique des années Spoutnik. Respect pour les savants, mystère autour de leurs travaux... et ces gens qui, en pleine crise du logement, prenaient encore la peine de clouer une planche dans un coin pour y déposer « leurs livres préférés ».